Histoire
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La Ronchère
Ce domaine est situé à 200 mètres environ du village. Du côté nord, à un endroit sans doute peu propice à la vigne quoiqu'il soit bien ensoleillé, et qui jadis était couvert de ronces, d'où son nom de Ronchère ou Ronchères. Ce nom est fréquent dans nombres de nos bans lorrains.
Dans les statistiques de la Meurthe, Henri Lepage cite un acte de l’ordre de Malte dans lequel il est question d’une pièce de pré située à la Ronchère :
Le jeudi devant la Saint Barthélémy 1334, Rolin de Remicourt, fils de Bueve de Remicourt, donne à la Commanderie de Saint Jean du Vieil Aître de Nancy, 5 sous de petits Tournois à prendre chacun an sur une pièce de pré qu’on dit en la Roinchère, dessous le champ Marguerite. Note du C.E.L.
On ne sait qui eut l'idée de constituer ce cottage, cette gentilhommière qui devait viser au lucre autant qu'à la plaisance. L'apanage mesurant plus de dix hectares d'un seul tenant comportait en effet une maison riche, des bâtiments d'exploitation agricole et un moulin actionné par le ruisselet découlant de la côte ; ce moulin étant l'un des trois qui attenaient au château. Ce détail laisse croire que l'apanage entier avait été détaché du même château au cours du XVIIIème siècle.
Quoi qu'il en soit les propriétaires ou tenanciers les plus anciens, qui nous soient connus, sont :
- De 1732 à 1742 : Mme Louise MOLARD Veuve de BARNEVILLE
- De 1742 à 1766 : M. Nicolas PUISEUR conseiller à l’Hôtel de ville de NANCY
- De 1766 à 1776 : M. Jean Georges NOVERRE, directeur du spectacle et des ballets du Duc Eugène de WURTEMBERG. Il fit de nombreux embellissements à la Ronchère. Nous transcrivons ici une note décrivant cette propriété telle qu'elle était en 1766 :
Une jolie maison, bâtie tout à neuf, près du moulin d'en bas, appelée la Ronchère, à laquelle est attaché un enclos de murs, contenant plus de onze jours. A l'avant cour qui est d'une hommée 1/2 de terrain (3 ares) il y a une grande et belle porte de fer, proprement travaillée, derrière un parterre de 4 hommées 1/2 au milieu duquel sort un très beau jet d'eau ; trois potagers de plus de 6 hommées ; un jardin à fruits planté d'arbres à haut vent et bien rangés, contenant plus de deux jours ; une vigne de près de 4 jours à côté du verger. En entrant par la porte de fer, on avait, à gauche une petite chapelle et le logement du jardinier, à droite une serre et une chambre à four. M. Jean Georges NOVERRE, 1766
- De 1776 à 1778 : M. Joseph MATHIEU PHILIPPE DE BARAIL, écuyer, capitaine de cavalerie.
- De 1778 à 1781 : M. Jean Baptiste de PORTIC, limonadier.
- De 1781 au 30 ventose au III : M. René François JOLLY, écuyer et avocat au parlement de Nancy
- Du 30 ventose an III au 7 vendémiaire an X : M. Jacques FREITAG, général de division.
- Du 7 vendémiaire an X au 9 vendémiaire an XIII : M. Ignace JACQUEMINOT, sénateur.
- Du 9 vendémiaire an XIII au 25 septembre 1819 : M. François MARTIN de GOUSSAINCOURT. À noter cet incident qui indique que ce M. de GOUSSAINCOURT habitait HOUDEMONT pendant la Révolution. François TOUSSAINT, Maire de HOUDEMONT et ami du noble susdit, sauva d'un grand danger le fils de M. de GOUSSAINCOURT qui était ecclésiastique et qui était venu se cacher chez son père, en 1794 (?). Le prêtre fut dénoncé et la gendarmerie vint pour l'arrêter, arrivés à la mairie, les policiers somment le maire de les accompagner à la Ronchère, pour accomplir leur besogne. Celui-ci s'habille, prend son temps et à soin d'avertir sa fidèle Marguerite qu'il faut à l'instant prévenir M. de GOUSSAINCOURT. La commission est faite en toute diligence, quand la force armée sort de la mairie, les gendarmes aperçoivent, de loin, le prêtre s'esquiver par la porte du bosquet et prendre la clé des champs et des bois. Les représentants de la loi font une visite minutieuse de la Ronchère et ne trouvent pas le proscrit, alors l'un d'eux dit au maire avec malice "Je crois que si vous aviez mis un peu moins de temps à lacer vos guêtres, nous le tenions"
- Du 23 sept. 1819 au 24 juillet 1838 : M. Benoît SERRA, chef d'escadron en retraite, époux de N. MARTRY de GOUSSAINCOURT. Cette dame étant morte M. SERRA demanda la mise en adjudication de la propriété de ses deux enfants mineures. (L'aînée épousa en 1840 M. HENRIOT, agent voyer en chef du département). Une première adjudication de la Ronchère eut lieu en 1840, mais sans résultat. Nouvelle adjudication en 1845.
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Le 18 août 1845 : le tribunal de Nancy a adjugé la propriété à M. CHATELAIN, ancien principal de collège, et à son épouse Marie Anne JAGER, demeurant à Malzéville et à M. l'Abbé Nicolas JAGER, ancien professeur à la Faculté de Théologie de Paris.
Pour louer sa campagne à plusieurs locataires et pour en retirer meilleur profit, M. JAGER fit élever d'un étage sa maison qui n'avait qu'un rez de chaussée et un premier. Déjà l'on mettait les combles quand les ouvriers quittant leur tâche pour le dîner, laissèrent des charbons allumés et du plomb fondu qui communiquèrent le feu à la charpente. Les progrès de l'incendie furent si rapides que presque tout l'édifice fut consumé en 1857. Ainsi M. CHATELAIN et JAGER jouirent à peine de la Ronchère, une douzaine d'années. Par je ne sais quelle fatalité, à part deux ventes à l'amiable, toutes les autres ventes furent forcées et par autorité judiciaire. -
De 1859 (Avril) à 1873 : le grand séminaire de NANCY devint propriétaire. Afin d'avoir une maison de campagne, il rebâtit et transforma complètement l'immeuble qui devint ce qu'il est aujourd'hui (1886). Cependant la communauté des sœurs de la Sainte enfance fondée par le vénéré M. DAUNOT, curé de Charey et de Dommartin la chaussée, et obligée de quitter ce dernier lieu pour pouvoir s'étendre, loua l'immeuble provisoirement et s'installa quelques temps à la Ronchère, avant d'acquérir son immeuble immense situé à NANCY, dans la rue du Montet.
Le grand séminaire ne garda pas longtemps ce qui était pour lui une charge et il fit une bonne oeuvre en recédant sa propriété. -
En 1873 : aux Religieux Rédemptoristes. Ceux-ci avaient été chassés par les Allemands de leur couvent, situé à TETERCHEN (pays annexé) en 1871 et ils vivaient, en attendant, réfugiés par les chartreux de Bosserville. Ils furent contents de l'occasion de la Ronchère et ils l'achetèrent au grand séminaire.
Inauguration de l'occupation le 11 juillet 1873.
D'autre part, la paroisse de HOUDEMONT était sans pasteur administrée par un professeur de la Malgrange. Elle accueillit à bras ouverts les religieux qui arrivaient. Monseigneur l'Evêque confia l'administration de la paroisse aux Révérends Pères et le Père RAUS, recteur du nouveau couvent devint curé au nom de ses confrères. L'accueil de la paroisse d'abord réservé, à cause de l'étrangeté du fait et en raison de la nationalité des religieux, se changea bien vite en sympathie. Le père recteur sut aborder son monde, et au bout d'un mois, ses confrères n'eurent plus que des amis dans la population. En 1898, ont voulut y établir un juvénat d'études secondaires, juvénat un peu structuré avec directeur et quelques professeurs. En 1900 leur nombre était de 12. A ce moment le juvénat fut fermé.
Les pères Rédemptoristes distribuaient, tous les jours, du lait aux jeunes enfants. Note du C.E.L.
Les religieux durent quitter HOUDEMONT en 1903, lors des décrets d'expulsion lancés contre les religieux non autorisés. La communauté s'exila en Belgique, d'abord à Gérimont, puis à Honnay, où; elle resta jusqu'en 1919. Le Père BONTOUX était alors recteur depuis une dizaine d'années. Il eut soin d'arrondir la Ronchère, en négociant plusieurs échanges ou acquêts. Mme DE CHAMBRUN se montra pour cela d'une complaisance extrême. Il faut attribuer aux Rédemptoristes des améliorations notables dans l'immeuble et dans le clos construit par le Père BONTOUX qui y fait suite ; de belles statues en fonte ornent le bosquet, une belle chapelle établie au premier remplace l'ancienne chapelle qui a été démolie. Du même coup, chaque étage à l'intérieur a été surélevé de deux marches. En 1902, le Père BONTOUX se sentit gravement atteint dans sa santé, il prit la résolution de quitter sa vie active et bientôt après il mourut et fut inhumé dans le cimetière de HOUDEMONT.
La tombe des pères Rédemptoristes est toujours visible au cimetière de Houdemont. Note du C.E.L.
Mais auparavant pressentant les événements qui survinrent il eut soin de vendre en bonne et due forme, par devant un notaire de NANCY toute la propriété de la Ronchère à son cousin germain, M. SERVAT, associé à M. NOEL pour la construction de l'église de Notre Dame de Lourdes.
En 1903, le fisc voulut faire annuler cette vente sous prétexte qu'il y avait personne interposée. Il y eut un procès jusqu'à la cour de cassation devant la haute cour, la vente fut reconnue régulière et elle eut son effet. M.SERVAT put disposer en maître de la Ronchère.
En 1904, M. SERVAT revendit son immeuble entier à M. LULIN, cantinier au 79ème régiment d'infanterie, qui en fit un établissement de rapport, comme logement d'étrangers. Il garda ainsi tout l'ensemble sans le dénaturer jusqu'à 1920. Alors M. MUNIER se présenta et proposa d'acheter ce qu'on appelle la Ferme avec le bâtiment, construit pour le juvénat (bâtiment en cours de rénovation dans le clos Jeanne d’Arc) et achevé seulement en 1903. Il y établit une exploitation agricole importante où entrent les bâtiments jusqu'au moulin d'en bas, les jardins et les terrains environnants. M.LULIN conserva le haut (RONCHERE proprement dite) jusqu'en 1932, utilisant au mieux de ses intérêts cette maison, où il recevait touristes, visiteurs et autres gens de passage. La chapelle servait même de théâtre ou de salle de cinéma ou de jeux.
En 1932, la commission des Hospices Civils de NANCY eut la bonne pensée de rendre à l'exercice de la charité, la maison qui avait trop servi au luxe des plaisirs. Elle acheta l'immeuble d'en haut et l'aménagea pour soigner les convalescents.
La chapelle fut réconciliée en 1933 par M. L'Abbé POIRINE, et rendue à l'exercice du culte catholique, à l'usage de la communauté des Sœurs de Saint Charles (Le maître autel fut donné par Sœur LOUISE, venant du séminaire BOSSERVILLE avec le chemin de croix et le tableau de la nativité).
Liste des Supérieures : après Sœur Ferdinand et Sœur Bernard qui ne furent pas supérieures : 1°) Sœur Marcienne précédemment à la clinique des yeux, supérieure en 1933, morte en 1939 inhumée à NANCY. 2°) Sœur Adèle, précédemment supérieure au Sanatorium de Lay Saint Christophe, supérieure en juillet 1939.
La Commune de Houdemont achète l’ensemble de la propriété en 1986, garde le parc et revend à un particulier l’immeuble. Note du C.E.L.
Éléments historiques réunis par le Cercle d’Etudes Locales de Houdemont d’après des notes de l’abbé Picard et du chanoine Dedenon.
Histoire locale
Origine du nom d'Houdemont
On cite sans référence, une origine latine à ce nom "Extra-montés" (hors des monts), qui aurait évolué en Horlemont et enfin Houdemont.
Houdemont, dont il est fait mention dans certaines chartes anciennes, comporte le préfixe Hode, qui, selon certains, serait le nom d'un chef germanique. Le nom de Houdemont apparaît pour la première fois en 1094, à l'occasion d'une donation en faveur du prieuré de Méréville. Il y avait probablement, à cette Époque, un embryon de village. De récentes recherches archéologiques ont montré que Houdemont était occupé dès la période du paléolithique inférieur. Il y a environ 100000 ans, nos ancêtres les Houdemontais vivaient de chasse et de cueillette, ils utilisaient des outils de silex, connaissaient le feu et s'abritaient dans des huttes. La découverte d'une petite exploitation agricole gallo-romaine, de l'emplacement d'une baraque mérovingienne, de poteries carolingiennes, laisse à penser que l'homme n'a jamais quitté le territoire de Houdemont depuis l'aube des temps.
Curiosités
Les châteaux que l'on ne peut visiter, renferment quelques beaux éléments architecturaux. Celui du centre du village fut construit vers 1690, il servait de maison de campagne et de rendez-vous de chasse. Plus tard une chapelle de style ogival le compléta.
La propriété de Montauban a été transformée au cours des siècles, de simple ferme en métairie de vigne, puis, vers 1830, en maison de campagne et enfin, vers 1880, en château.
La Ronchère, belle maison de campagne détruite en mars 1854 par un incendie, ne devait pas être très ancienne. Après sa reconstruction elle abrita des religieux.Vers 1900 son nouveau propriétaire la transforma en restaurant. Puis ce fut une annexe du Centre Hospitalier Régional. Dans les "statistiques de la Meurthe", Henri Lepage cite un acte de l'Ordre de Malte dans lequel il est question d'une pièce de pré située à la Ronchère : "Le jeudi devant la Saint Borthelémy 1334, Rolin de Rémicourt fils de Bueve de Rémicourt, donne à la Commanderie de Saint jean du Vieil Aitre de Nancy, 5 sous de petits Tournois (Monnaie de Tours) à prendre chacun on sur une pièce de pré qu'on dit en la Roinchère, dessous le champ Marguerite"
La maison située au carrefour des rues Général de Gaulle et de la Gare, daterait du XVIe ou XVIle siècle. Une niche aménagée dans l'angle du bâtiment abritait une statuette en pierre, représentant Saint Nicolas datant de la même Époque.
L'église construite en 1855 est située à l'emplacement de l'ancienne chapelle, par laquelle son arc doubleau et ses fenêtres en plein cintre semblait faire remonter sa construction au Xlle siècle. Elle était de dimensions modestes, environ 16 m sur 6, et sa nef était parallèle à la rue. La nouvelle église renferme une statue du XVIE de Saint Goèric (patron de la paroisse, évêque de Metz au Vlle siècle), une statue du XIXe de Saint Pierre Fourrier et une chaire, en bois sculpté, début XVIIIe provenant de la cathédrale de Toul. Les cloches datent de juin 1874. La première a eu pour parrain et marraine, le vicomte et la vicomtesse de Chambrun, elle s'appelle Emmanuel Henriette; la seconde eut pour parrain Monsieur Lapique et pour marraine Madame Voinier. Elle s'appelle Marie Goèric Charles ; sur la plus petite qui s'appelle joseph Auguste Léonie, on peut lire j'ai eu pour parrain Monsieur Lommée Auguste et pour marraine Mademoiselle Poirel Léonie".
Anciennes industries
Des trois moulins, celui du haut, dans lequel on fabriquait de la farine, puis plus récemment de l'huile de colza était certainement le plus ancien. En effet "le 15 janvier 1391, le Prieur de Vandoeuvre ascense à différents particuliers, la moitié d'une place et siège du moulin, dit Moulin de l'écluse, sis au ban de Houdemont pour y faire forge ou moulin" (collégiale Saint Georges et Primatiale). Il fut détruit en 1966 pour permettre le percement de la rue du Vieux Moulin. En 1855, celui du milieu était une ouaterie, plus tard, en 1875, on le transforma en fabrique d'huile en y installant une machine à vapeur de 1 0 chevaux, afin de pouvoir obtenir une production régulière, car les eaux du Fonteno étaient moins abondantes en été. Celui du bas a toujours fabriqué de la farine. En 1867, ouverture d'une mine de fer, concédée par le décret impérial du 9 janvier à M. Leclerc, maître de forge à Trith Saint-Léger (Nord). Le minerai, peu riche en fer, était destiné aux deux hauts fourneaux que M. Leclerc avait fait installer à jarville, entre le canal de la Marne au Rhin et la RN 4. Des péniches transportaient la fonte produite par cette usine aux aciéries du Nord. L'acheminement du minerai de la mine à l'usine s'effectuait, au début de l'exploitation, par des voitures à chevaux, puis par chemin de fer à partir de 1872, après l'inauguration de la ligne Nancy Mirecourt Chalindrey. En 1873, M. Leclerc céda l'usine de jar ville et la mine de Houdemont à la Société des Mines et Usines du Nord et de l'Est. C'est en 1881 que cessa l'exploitation de la concession de Houdemont, date à laquelle fut constituée la Société des Forges et aciéries du Nord et de l'Est. En 1930, dans notre commune, 17 mineurs travaillaient encore dans les mines environnantes.
En 1930, ouverture d'un dépôt de vieux métaux (Entreprise Salomon à l'emplacement de l'Est Républicain). Presses, cisailles, casse fonte, fours à fondre les métaux non ferreux (zinc, plomb, étain) équipaient cette petite industrie. Un embranchement sur la ligne Nancy-Mirecourt facilitait les transports.
Bref historique
On sait que l'Abbaye de Clairlieu, fondée en 1150 par le Duc Mathieu ler, qui régna de 1139 à 1176, reçut de celui-ci et d'autres seigneurs, des terres dans la campagne environnante. C'est ainsi que les moines Cisterciens possédaient à Houdemont, terres, prés, maisons, bois. En 1240, Hugues III de Vaudémont, confirme la cession faite par les Abbés de Clairlieu à Gauthier d'Épinal de tout ce qu'Ébalus, son frère, avait donné à ladite abbaye, en fief à Houdemont, moyennant un cens de 3 réseaux de blé et 2 d'avoine (résal de blé - 1,172 hectolitre, d'avoine : 1,740 hectolitre). Après quelques recherches nous sommes convaincus que ce Gauthier d'Épinal est le célèbre Trouvère Lorrain dont il nous reste quelques chansons Il descendait d'Ebalus, dit le gros,qui vivait encore en, 1226. Celui-ci était le fils de Gauthier d'Épinal et de Hildegarde, dite Comtesse, vivant vers 1135. La filiation directe, des chevaliers d'Épinal, ne remonte pas au-delà, mais on peut supposer que cette famille était issue de Gauthier d'Épinal, qui,fut tué en 1067, par les Bourguignons, en défendant Épinal, alors possession des évêques de Metz. Avec Gauthier le poète seigneur de Houdemont, s'arrête la branche des chevaliers d'Épinal. La branche aînée prit le nom d'Acraignes (Frolois) et la cadette, de Méréville. Gauthier eut 2 enfants : Adeline qui épousa en 1259, Liébaut, sire de Bauffremont, et Simon, chevalier seigneur de Bouzainville, en 1277, père de jean de Germiny, sénéchal de Lorraine. On ne sait si Gauthier vécut longtemps à Houdemont. En 1267, Franckes de Longwy devient seigneur de ce fief, à la suite de Geoffroy de Martinvelle. De 1389 à 1393, le 19e Abbé de Clairlieu, s'appelle jean de Houdemont, non pas parce qu'il est noble, mais parce qu'il est originaire de notre village. Son beau-frère Houllons Bagay et son épouse Katherine, reconnaissent par lettre du 20 novembre 1400, devoir à l'abbaye, trois gros (un gros de Lorraine 24 deniers ou 2 sous ou 2 sols) de cens annuel et perpétuel, payable à chaque St-Martin d'hiver (11 novembre) redevance gagée sur un pré, sis au ban de Houdemont, lieu dit "en giron" pour célébrer l'anniversaire de jean III, jadis abbé de Clairlieu et de jean Bemier, père du dit jean. En 1457, jean de Buzey possède ban et finage de Houdemont. En 1520-21, la peste décima la population, le duc diminua l'impôt de 8 florins, sur les 38, que "ceux de Houdemont devaient pour l'aide ordinaire"
En 1617, les chanoines de la Collégiale de SaintGeorges, obtinrent la permission d'ériger des pressoirs banaux à Vandoeuvre et Houdemont. (A noter à ce sujet que, d'après les documents d'archives, il y avait, en 1810, 32 ha de vigne à Houdemont, soit environ 1/10 du territoire). En 1625, Catherine de Rennel, veuve de jean de Baillivy, seigneur de Houdemont, Conseiller d'état du Duc Charles IV, donne ses "reversales" à ses enfants, pour ce qu'elle possède à Houdemont. De 1627 à 1635, Jacques Callot, le graveur, demeura au château de Houdemont, puis à sa mort, c'est sa veuve Catherine Kuttinger qui en hérita. Celle-ci se remaria deux fois, une première fois avec jean Garnier, médecin du Duc Charles IV, puis avec jean Mouchot qui décéda en 1667. Catherine Kuttinger resta à Houdemont jusqu'à sa mort en 1679. Sa nièce, Catherine de Villacourt, hérita de ce domaine et se maria avec Nicolas Fournier, Baron de Nydeck. En 1707, c'est Antoine de Soreau qui acquit ce fief. Antoine de Soreau, issu d'une noble famille de Brabant, s'était attaché en Allemagne, au futur Duc Léopold 1er, qui régna de 1697 à 1729. Il prit part à 14 campagnes, et accompagna le Duc dans ses opérations en Hongrie et sur le Rhin, au service de l'Empereur du Saint Empire Germanique, en qualité de capitaine des Cuirassiers de Palfy, commandés par le général Sapicha. Le Duc Léopold l'anoblit, le 4 octobre 1698, et le nomma 1er maître d'hôtel, le 13 janvier 1699. En 1704, le Duc lui abandonne pour 40000seulement, que de Soreau prit sur la dot de sa femme Charlotte Georgette du Buisson d'Happoncourt, les terres et la seigneurie de Domrémy. En 1711, le Duc Léopold quitte Lunéville avec sa famille, pour se réfugier à Houdemont chez Monsieur de Soreau. En effet, une épidémie de petite vérole avait emporté en quelques jours, 3 de ses enfants, Louis prince royal, Gabrielle Charlotte et Élisabeth Charlotte. Antoine de Soreau meurt à l'âge de 60 ans, le 26 mars 1714. Le Duc Léopold crée une baronnie à Houdemont pour Madame de Soreau, en 1719. Celle-ci meurt à Plombières, le 11, juillet 1728, à l'âge de 5 1 ans. Elle fut inhumée aux côtés de son époux, dans le chœur de l'église de Vandoeuvre. C'est Louis de Soreau, leur fils qui reprit la seigneurie. Il se noya accidentellement en décembre 1736, près du lac de Maron, et son corps ne fut retrouvé qu'après six jours de recherches. La famille de Soreau garda ce fief jusqu'en 1811. Marie Anne de Soreau, veuve de François Louis de Bourcier de Pinguet, céda ses propriétés à Louis Nicolas de Fiennes.
Armes de Houdemont
Armes de Antoine de Soreau :
Armes décrites dans la lettre d'anoblissement signée par le Duc Léopold, le 14 octobre 1698 (A.D. B 119).
"Ecu d'azur chargé de deux sabres d'argent passé en sautoir emmanchés d'or, en chef de gueules chargé de trois croissants d'argent.Timbré d'un aigle sable esployé et langué de gueules, d'un torty d'or, d'argent, de gueules et d'azur, le tout porté d'un armet mort avec les lambrequins aux métaux et couleurs susdites".
Armes de Houdemont :
Les armes de Houdemont sont celles de Antoine de Soreau. Elles ont été choisies par le Conseil Municipal le 8 novembre 1970. Antoine de Soreau acquit en 1707 le fief de Houdemont (érigé en baronnie en 1719). Il a pris part en qualité de capitaine de cuirassiers, au côté du Duc Léopold, à la campagne de Hongrie contre les Turcs. C'est probablement en souvenir de cette période qu'il a choisi de placer sur son blason, des croissants qui symbolisent l'Orient et le sabre qui est l'arme du cuirassier.
Lexique
- Héraldique : science qui traite des armoiries, du blason
- Écu : bouclier
- En sautoir : croisé
- En chef : en haut
- Timbré : surmonté d'une coiffure
- Esployé : développé
- Torty : rubans ou cordelettes entrelacés
- Armet mort : casque à visière abaissée (nouvel anobli)
- Lambrequins : décorations (ici feuilles de céleri)
- Cimier : ornement surmontant l'ensemble
- Langue de gueules : langue rouge.